Aug 6 – Boston Freedom Trail

Me voilà de nouveau sur le Freedom Trail à Boston. Je l’avais déjà suivi il y a deux ans avec Pierrick. Je reprends ici quelques descriptions de l’article que j’avais consacré à cette excursion, en particulier pour les monuments du début de la promenade.

Le Freedom trail est une promenade à pied dans les vieux quartiers de Boston, qui mène à plusieurs lieux emblématiques du début de l’histoire des États-Unis. Le circuit est marqué au sol par une ligne de pavés rouges.

Boston Common et Massachusetts State House

Le Boston Common est le plus ancien parc public du pays, ouvert en 1634. Aujourd’hui le parc est prisé par les bostoniens pour prendre l’air les jours de beau temps. C’est ce que nous avons fait le dimanche après-midi après un brunch au Thornton’s Boston Breakfast and Lunch et avant d’aller prendre notre avion pour retourner à Washington.

Le Boston Common est dominé par la Massachusetts State House. La partie principale de ce bâtiment a été construite en 1798 et les deux ailes ont été ajoutées au XIXe siècle. Avant la construction des gratte-ciels, sa coupole dorée à la feuille par Paul Revere (important acteur de l’indépendance des États-Unis) dominait toute la ville. Dans la chambre des représentants se trouve la Sacred Cod, une morue en bois sculpté qui représente les richesses maritimes du Massachusetts.

La Park Street Church a été construite en 1809. William Lloyd Garrison (1805-1879) y prononça son premier discours anti-esclavagiste en 1829. En 1832 il fonda ensuite la New England Anti-slavery Society qui avait pour but d’informer la population sur les préjudices de l’esclavage et du racisme. Le Massachusetts est l’un des premiers états à déclarer l’esclavage illégal en 1783.

Mémorial de la Guerre de Sécession en face de la Massachusetts State House: Robert Gould Shaw et le 54e régiment – bas-relief en bronze en l’honneur de la première unité de volontaires africain-américains de l’Union.

Lieux de culte et cimetières

Les tombes les plus anciennes du Old Granary Burial Ground (1660) sont ornées d’une tête de mort et d’os croisés symbolisant la mortalité du corps, et d’ailes symbolisant l’immortalité de l’âme. En Nouvelle-Angleterre les stèles peuvent aussi être ornées de têtes d’anges et d’un sablier ailée, symbolisant la fuite du temps.

Plusieurs acteurs de l’indépendance des États-Unis et notables de Boston reposent dans ce cimetière:

  • Les signataires de la déclaration d’indépendance: Samuel Adam, John Hancock et Robert Treat Paine;
  • Paul Revere, orfèvre, dentiste, et artisan ayant réalisé une gravure représentant le massacre de Boston, et connu pour sa fameuse chevauchée de minuit (détails plus bas);
  • Peter Faneuil, marchand qui donna son nom au Faneuil Hall;
  • Les cinq victimes du massacre de Boston.
Old Granary Burying Ground (1660)
Old Granary Burying Ground (1660)

La King’s Chapel est la première église anglicane (les autres églises étaient puritaines) établie à Boston en 1686. D’abord un batiment en bois, la construction en pierre est achevée en 1754. La cloche de l’église s’est fêlée en 1814. Une nouvelle cloche, encore utilisée de nos jours, a été remoulée par Paul Revere en 1816.

King’s Chapel (1754)

Ancienne mairie de Boston (Boston’s old City Hall)

L’ancienne mairie de Boston a accueilli le conseil municipal de 1865 à 1969.

Benjamin Franklin (1706 – 1790) – Il est l’un des pères fondateurs des États-Unis ayant participé à l’écriture de la constitution américaine et signataire de la constitution. Intellectuel, scientifique et homme d’état, il fût entre autres ambassadeur des États-Unis pour la France (1776–1785).
Socle de la statue de Benjamin Franklin – Signature de la déclaration d’indépendance le 4 juillet 1776.

Place à l’intersection de la Washington Street et de la School Street

Cette place est le lieu de deux bâtiments historiques, le Old Corner Bookstore et la Old South Meeting House, et d’un mémorial aux irlandais. Le Old Corner Bookstore est le plus vieux bâtiment commercial de Boston, construit en 1718. Il servit d’abord d’apothicairerie, puis de librairie en 1828, et est aujourd’hui repris par une chaine de restauration.

La Old South Meeting House, construite en 1729, est le lieu de réunions publiques en protestation contre le régime britannique de 1768 à 1775. Les patriotes (contre les Anglais) et les loyalistes (loyaux au roi d’Angleterre) se retrouvaient là pour s’informer et débattre, pour protester contre le recrutement de marins dans la Navy, et pour commémorer le Massacre de Boston de 1770. Le 16 décembre 1773, plus de 5000 personnes se sont réunies dans la Old South Meeting House pour débattre de l’impôt sur le thé. Face à l’impossibilité de s’entendre sur un compromis, Samuel Adams y a donné le signal qui a provoqué la Boston Tea Party. Les Fils de la Liberté sont partis de la Old South Meeting House vers le quai Griffin et ont déversé dans le port de Boston 342 coffres de thé importés par la companie des Indes Orientales, en signe de protestation contre les taxes imposées par la couronne d’Angleterre.

La famine sévit en Irlande de 1845 à 1852. Elle est due à l’apparition du mildiou sur l’île, une maladie qui dévaste les cultures de pomme de terre, nourriture de base pour de nombreux irlandais. Pendant cette période, deux millions d’irlandais désespérés embarquent pour le Nouveau Monde dans l’espoir d’une vie meilleure. Au cours de la seule année 1847, 37000 réfugiés irlandais débarquent à Boston où ils sont rejetés par les « natifs » (émigrés de 2e génération ou plus).

Old State House et le massacre de Boston

La Old State House occupait un rôle central avant l’indépendance des États-Unis en 1776. C’est là qu’ont eu lieu les débats sur les taxes anglaises, et la déclaration d’indépendance a été lue publiquement pour la première fois depuis le balcon le 18 juillet 1776. C’est aussi devant ce bâtiment qu’a eu lieu le massacre de Boston le 5 mars 1770. Face à plusieurs centaines de manifestants hostiles, des soldats britanniques ont tiré sur la foule. Au total 5 personnes ont été tuées et 6 blessées. L’événement a été grossi pour augmenter le ressentiment des colons contre la domination anglaise et les lourdes taxes imposées aux colonies américaines.

Lieu du massacre de Boston, devant la Old State House
Old State House

Faneuil Hall et Quincy Market

Le Faneuil Hall, constuit en 1742, était un lieu d’expression publique et de contestation pendant la période précédant l’indépendance. Le Quincy Market est un marché couvert, et aujourd’hui un lieu touristique habritant de nombreuses échoppes où l’on peut déguster toutes sortes de cuisines.

Quartier de North End

Aujourd’hui quartier italien de boston, North End a été façonné par plusieures vagues d’immigration. Au XVIIIe siècle, c’est un quartier huppé habité par les notables de la ville. Après la révolution et l’indépendance (1776), les notables partent vivre ailleurs et sont remplacés par des immigrants anglais et allemands. Les irlandais commencent à s’installer dans les années 1820 et deviennent majoritaires dans les années 1850 suite à la grande famine qui pousse de nombreux irlandais à traverser l’Atlantique dans l’espoir d’une vie meilleure. La surpopulation du quartier et les conditions sanitaires déplorable sont la source d’épidémies meurtrières.

Après la guerre de Sécession (1861-1865), une nouvelle vague d’immagration de russes, juifs polonais, italiens, puis portuguais forme des ilôts de population d’origines différentes. La population d’origine italienne se fait de plus en plus prédominante jusqu’à atteindre 90% de la population totale dans les années 1920. Dans les années 1930, la population commence à décliner et les immigrants vont se loger dans d’autres quartier. Aujourd’hui le prix des logements est prohibitif et le quartier est devenu très touristique.

La maison de Paul Revere est située dans le quartier de North End. Construite vers 1680, et ayant appartenu à Paul Revere de 1770 à 1800, c’est le plus vieux bâtiment du centre-ville de Boston ayant survécu jusqu’à nos jours.

Fils de hugenots français, Paul Revere est l’un des meilleurs horfèvres de la ville. Il possède sa propre fondrie dans laquelle il produit de la poudre à canon, des balles, des canons, des poëles, et des cloches dont certaines sont encore utilisées aujourd’hui. Il est aussi activiste pour l’indépendance des États-Unis. Son statut d’artisan l’aide à rallier la population à sa cause. Il devient le leader des Fils de la Liberté (Sons of Liberty), une organisation politique clandestine défendant les droits des colons et se battant contre les taxes imposées par la couronne britannique. Les Sons of Liberty ont aidé à l’organisation de la Boston Tea Party (16 décembre 1773), après laquelle, suite à seulement quelques heures de sommeil, Paul Revere est parti à cheval au milieu de la nuit pour porter les nouvelles de Boston à New York et Philadelphie.

Maison de Paul Revere

C’est aussi de cette maison que Paul Revere est parti pour une autre chevauchée nocturne. Au printemps 1775 les Anglais perdent patience face à la résistance américaine qui proteste contre des taxes trop élevées, notamment sur le thé. Le 18 avril 1775, le général Thomas Gage organise un raid nocturne dans les dépôts de Lexington et Concord pour confisquer les armes des colons rebelles. Avertis par des espions, l’arrivée des Anglais par la mer puis la Charles River est signalée aux rebelles par deux lanternes au clocher de la Old North Church. Paul Revere et William Dawes partent à cheval à travers la nuit (la fameuse chevauchée de minuit) pour avertir Samuel Adams et John Hancock à Lexington et leur donner suffisamment de temps pour se préparer à combattre les Anglais.

North Square Park devant la maison de Paul Revere
Rues du quartier de North End

Old North Church est la plus vieille église de Boston. Son clocher a été utilisé pour faire des signaux lumineux à l’aide de lanternes le 18 avril 1775 pour prévenir les patriotes de l’arrivée de l’armée anglaise. Le mot d’ordre était “One if by land, two if by sea” (une lanterne si l’armée arrive par les terres et deux si elle arrive par la mer). C’est cet événement qui marque le début de la Guerre d’Indépendance (19 avril 1775 – 3 septembre 1783).

Bâtiment à côté de Old North Church

Quartier de Charlestown

Après la traversée de la Charles River près de son embouchure au niveau des écluses, nous nous retrouvons dans le quartier calme et résidentiel de Charlestown. Un peu pressés par le temps, nous modifions notre trajet pour finir au port. Nous gravissons donc d’abord la colline sur laquelle est perché le Bunker Hill Monument et au pied duquel se termine le Freedom Trail.

Le monument de Bunker Hill commémore la bataille du même nom. Bien que les colons aient été vaincus, il fallut plus de 3000 soldats britanniques pour venir à bout de la milice coloniale. Cette bataille a montré la capacité des forces coloniales à se battre contre l’armée britannique. La première pierre de cette obélisque en granite a été posé par le Marquis De Lafayette pour le 50e anniversaire de la bataille, et le monument de 67 mètres de haut a été achevé en 1842.

Arrivée du Freedom Trail

Port de Boston

Nous descendons ensuite vers le port avec ses rails à éviter pour ne pas se tordre les pieds et ses cales de radoub. Il se fait tard et le musée de l’USS Constitution est déjà fermé, mais on peut tout de même admirer le bateau amarré au quai.

Musée du bateau « USS Constitution »
L’USS Constitution: mis à l’eau à Boston en 1797, l' »USS Constitution » est le plus ancient bateau de guerre encore à flot.
Mobiles tournant au gré du vent dans le port de Boston

Retour vers le quartier de Waterfront

Le bateau qui doit nous ramener vers le quartier de Waterfront où nous retrouvons Caleb et Katie est tout au bout du quai. N’ayant pas vérifié les horaires avant, on ne se doute pas qu’il est sur le point de partir et il quitte le quai sous notre nez. Le suivant est dans 30 minutes, juste le temps de boire une bière avec vue sur la baie à la terrasse de The Anchor.

Aug 6 – Cambridge, MA

Arrivés tard le jeudi soir, nous émergeons tranquillement de notre hôtel à Watertown (Massachusetts) le lendemain matin et prenons le bus pour Cambridge. Le premier bâtiment que nous rencontrons est le stade de football américain. Sa structure en béton armé peut faire penser aux constructions des années 1970-1980. Ce stade a pourtant été construit en 1903. C’est l’un des premiers bâtiments d’une telle taille a avoir été construit en béton armé et depuis, sa forme a inspiré l’architecture de nombreux autres stades.

Harvard Stadium

En plein mois d’août, le campus est pratiquement désert. Seules quelques familles d’étudiants ou de futures étudiants visitent les lieux. Proche de la Charles River se trouve le cœur de l’école de commerce d’Harvard, la Baker Library. Le clocher de cette bibliothèque a longtemps abrité une cloche provenant du monastère Dalinov en Russie. Cette cloche avait été acheté avec 17 autres par un industriel et diplomate américain pendant la période stalinienne. Le diplomate craignait qu’elles ne soient fondues pour en faire des munitions. Il les avait ensuite données à l’université d’Harvard. Les cloches ont été reproduites puis rendues à la Russie en 2007-2008.

Baker Library – Harvard Business School

Pendant l’année universitaire, il est rare de ne pas voir des avirons ou des bateaux de voile légère sur la Charles River. Aujourd’hui il n’y a qu’un paddle, les hangars à bateau le long de la rivière sont fermés en attendant le retour des étudiants.

Hangar à bateaux de l’Université Harvard sur la Charles River
Charles River

Nous traversons la Charles River sur le Anderson Memorial Bridge qui relie les deux parties du campus et nous nous retrouvons sur la petite place ombragée Winthrop Square vers laquelle se concentrent restaurants et cafés. Nous choisissons la terrasse du restaurant Grendel’s Den pour le plat et une coupe de glace de chez Amorino pour le dessert. Nous voilà prêts pour arpenter le Freedom Trail.

Winthrop Square
Coupe de glace italienne chez Amorino

May 1 – Le mouvement des droits civiques et la guerre du Vietnam

Mouvement des droits civiques (1948-1968)

L’esclavage a été aboli aux États-Unis en 1865, à la fin de la guerre de Sécession , mais cela ne garantit pas l’égalité des droits pour les anciens esclaves et leurs descendants. Le mouvement des droits civiques commence en 1948 lorsque le président Harry Truman signe un décret qui met fin à la ségrégation dans l’armée. Ce mouvement est marqué par plusieurs événements tragiques à l’encontre de la population africaine américaine et des leaders du mouvement et par des actions emblématiques d’opposition à la ségrégation. Ces événements ont lieu principalement dans le Sud des États-Unis, dans les anciens états esclavagistes lors de la guerre de Sécession. Peu à peu des mesures antiségrégationnistes sont intégrées dans la loi fédérale. Voici quelques événements majeurs:

  • Juillet 1948: Fin de la ségrégation dans l’armée (signé par Harry Truman).
  • Mai 1954: Fin de la ségrégation dans les écoles publiques (décision de la Cour suprême).
  • Août 1955: Meurtre d’Emmett Till dans le Mississippi après qu’il a apparemment flirté avec une femme blanche. Le Jet Magazine publie la photo de son cercueil ouvert. L’image de son visage meurtri attire l’attention du monde entier.
  • Décembre 1955: Rosa Parks refuse de laisser sa place à une personne blanche dans un bus à Montgomery (Alabama). Suite à cet incident la population boycotte les bus du county pendant un an.
  • Janvier 1957: 60 pasteurs de plusieurs états de sud, dont Martin Luther King Jr., se réunissent à Atlanta (Géorgie) pour organiser un mouvement pacifiste contre la ségrégation.
  • Septembre 1957: 9 étudiants africain-américains sont empêchés d’aller au Lycée à Little Rock (Arkansas), le président Dwight Eisenhower envoie des troupes pour les escorter mais ils continuent d’être harcelés.
  • Septembre 1957: Signature du Civil Rights Act par Dwight Eisenhower pour protéger le droit de vote pour tous.
  • Février 1960: Quatre étudiants africain américains refusent de quitter le comptoir de restauration réservé aux blancs avant d’être servis dans un magasin de Greensboro (Caroline du Nord)
  • Novembre 1960: Âgée de 6 ans, Rubi Bridges est escortée par quatre U.S. marshals jusqu’à son école primaire à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) dont elle est la première élève africaine-américaine.
  • 1961: Les freedom riders, activistes noirs et blancs, prennent les bus et utilisent les toilettes et restaurants réservés au blancs pour protester pacifiquement contre la ségrégation. Suite aux violences qu’ils subissent, la communauté internationale se rallie à leur cause.
  • Juin 1963: Le gouverneur de l’Alabama George Wallace bloque l’accès des étudiants africain américains à l’Université d’Alabama le jour de leur inscription jusqu’à ce que John Kennedy envoie la garde nationale.
  • Août 1963: La marche sur Washington pour le travail et la liberté est suivie par environ 250,000 personnes et se termine par le fameux discours de Martin Luther King Jr. « I have a dream » en haut des marches du Lincoln Memorial.
  • Septembre 1963: Une bombe tue quatre jeunes filles et blesse plusieurs personnes avant la messe du dimanche à Birmingham (Alabama)
  • Juillet 1964: Signature du Civil Rights Act de 1964 par Lyndon Johnson pour abolir les discriminations à l’emploi.
  • Février 1965: Malcom X, ex-membre du groupe Nation of Islam, est assassiné pendant un rassemblement
  • Mars 1965: Environ 600 personnes marchent de Selma à Montgomery (Alabama) pour protester contre les inégalités d’accès au droit de vote et sont violemment attaquées par la police. Ce jour est connu sous le nom de Bloody Sunday
  • Août 1965: Signature du Voting Rights Act of 1965 par Lyndon Johnson
  • Avril 1968: Assassinat de Martin Luther King Jr. à Memphis (Tennessee)
  • Avril 1968: Signature du Civil Rights Act de 1968 qui permet l’accès au logement sans discrimination par Lyndon Johnson.

La signature du Civil Rights Act de 1968 marque la fin du mouvement des droits civiques, mais dans les faits, des inégalités persistent. Ce mouvement pour demander plus d’égalité continue encore aujourd’hui sous d’autres formes telles que le mouvement Black Lives Matter.

Le monument en mémoire de Martin Luther King Jr. est situé au bord du Tidal Basin, que nous avions vu bordé de cerisiers en fleurs quelques semaines auparavant. Le lieu est parsemé de citations extraites des discours de Martin Luther King Jr. et le monument symbolise une métaphore du discours « I have a dream »: « out of the mountain of despair a stone of hope » (dans la montagne du désespoir, une pierre d’espoir).

Arrière du monument
Monument vu depuis les berges du Tidal Basin

La guerre du Viêt Nam (1955-1975)

Les chemins ombragés du parc nous mènent au mémorial des vétérans du Vietnam. Ce monument est une tranchée en coude de plus en plus profonde. D’un côté, les noms des soldats américains ayant péri pendant la guerre du Vietnam sont gravés sur une pierre sombre.

La guerre du Viêt Nam oppose la République Démocratique du Viêt Nam au Nord soutenue par le bloc de l’Est et la Chine et la République du Viêt Nam au Sud soutenue par les États-Unis et plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines). La guerre n’ayant pas été déclarée, la date de début fait débat. Les États-Unis considèrent que le conflit commence en 1955. L’intervention massive des États-Unis commence cependant en 1965, après les incidents du Golfe du Tonkin en 1964, pendant lesquels deux destroyers américains ont apparemment été attaqués par les Nord-Vietnamiens. Il a été montré par la suite que ces événements ont été instrumentalisés pour justifier la déclaration de la guerre par le président Lyndon Johnson sans avoir à obtenir l’accord du congrès.

La guérilla menée par le Front de Libération du Sud Viêt Nam (dit Viet Cong) ne faiblit pas et avec l’enlisement du conflit, la guerre devient de plus en plus impopulaire auprès de la population américaine. Avec le développement du mouvement peace and love, les jeunes américains refusent d’aller au combat. Pour résoudre le conflit, les accords de paix de Paris sont signés en 1973 entre les États-Unis et la République démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam), la République du Viêt Nam (Sud Viêt Nam) et le Gouvernement révolutionnaire provisoire de la République du Sud Viêt Nam formé par le Front national de libération.

Le conflit se termine en 1975 suite à une attaque du Nord Viêt Nam sur le Sud Viêt Nam, qui précipite la chute de Saïgon (aujourd’hui appelée Ho Chi Minh) et entraine la fuite précipitée des américains, dont l’image de l’hélicoptère rapatriant les derniers ressortissants depuis le toit de l’ambassade a fait le tour du monde. Le pays est officiellement réunifié l’année suivante, en 1976, et devient la République Socialiste du Viêt Nam.

Histoire des États-Unis à travers les monuments du National Mall

Cet article est le dernier article de la une série consacrée aux événements et protagonistes commémorés au National Mall.