May 1 – Grande dépression et seconde guerre mondiale

Franklin Roosevelt (1882-1945) – 32e président des États-Unis (1933-1945)

Figure emblématique de la première moitié du XXe siècle aux États-Unis et créateur du New Deal, Franklin Delano Roosevelt (FDR), a un mémorial dans une partie ombragée du parc, d’apparence plus modeste que d’autres mémoriaux à l’effigie de présidents américains. Ce monument reflète les difficultés de l’époque au moment de la grande dépression (1929-1939); le New Deal de Roosevelt aidera les États-Unis à sortir de la crise.

Les citations du 32e président disséminées sur le site expriment aussi une détestation de la guerre et une aspiration à une prospérité partagée. J’ai traduit quelques exemples visibles sur les photos ci-dessous et l’ensemble des citations est disponible en anglais sur le site des parc nationaux.

« Je n’oublie jamais que je vis dans une maison dont tous les américains sont propriétaires et qu’ils m’ont donné leur confiance. » (14 avril 1938) À méditer par les représentants élus de tous les pays.
« Je vois un tiers de la nation, mal-logée, mal-vêtue, et mal-nourrie. Le test de notre progrès n’est pas d’accroitre l’abondance de ceux qui ont beaucoup, mais d’assurer que nous fournissons assez à ceux qui ont trop peu. » (20 janvier 1937)
« J’AI VU LA GUERRE – J’ai vu la guerre sur la terre et sur la mer. J’ai vu le sang couler des blessés… J’ai vu les morts dans la boue. J’ai vu des villes détruites… J’ai vu des enfants mourir de faim. J’ai vu l’agonie des mères et des femmes. – JE DÉTESTE LA GUERRE. » (14 août 1936)
Roosevelt et son chien Fala – « Ceux qui cherchent à établir des systèmes de gouvernement basés sur la soumission stricte de tous les êtres humains par une poignée d’individus… appellent cela un nouvel ordre. Ce n’est pas nouveau et ce n’est pas de l’ordre. » (15 mars 1941)
« Nous avons la conviction que les générations futures sauront que maintenant, au milieu de vingtième siècle, est venu un temps où les hommes de bonne volonté ont trouvé un moyen de s’unir, et de produire, et de combattre pour détruire les forces de l’ignorance, et de l’intolérance, et de l’esclavage, et de la guerre. » (12 février 1943)

La grande dépression et le New Deal

Avant sa présidence Roosevelt est avocat et homme politique (sénateur, ministre adjoint à la marine pendant la première guerre mondiale, gouverneur de l’état de New York). Il contracte une maladie en 1921 qui paralyse ses jambes à vie, mais qui ne l’empêche pas de continuer en politique. Lorsqu’il est élu en 1933, la Grande Dépression (1929-1939) fait rage. Pendant les 100 premiers jours de sa présidence, il signe une série de décrets en faveur des classes populaires afin de relancer l’économie rapidement, c’est le premier New Deal.

Le deuxième New Deal est une série de projets et réformes de redistribution des ressources à une échelle plus large, que Roosevelt développe pendant ses deux premiers mandats (1933-1939) sous forme de lois et de décrets. Il lance de grands projets publics d’aménagement (construction d’aéroports, hôpitaux, écoles, routes, ponts, et barrages), fait adopter des lois sur la protection syndicale, crée la sécurité sociale, et lance des programmes d’aide aux fermiers et travailleurs saisonniers, aux chômeurs, aux jeunes, et aux personnes âgées. Les banques et la finance sont régulées de façon beaucoup plus stricte pour éviter au pays de replonger dans la dépression. Il agit également pour la protection de l’environnement et le développement des parcs nationaux. Certaines de ces lois ont été plus tard annulées car jugées anticonstitutionnelles par la cour suprême conservatrice.

Le New Deal est extrêmement populaire, et vaut à Roosevelt de se faire élire président 4 fois. Une partie de la gauche américaine s’inspire de ces réformes encore aujourd’hui pour défendre un Green New Deal qui apporterait à la fois des bénéfices sociaux et environnementaux afin de répondre aux défis économiques, sociaux, et climatiques actuels.

Toute présidence possède une part d’ombre. Roosevelt a été critiqué pour avoir restreint l’immigration des juifs pendant l’holocauste, emprisonné les descendants d’immigrants japonais pendant la deuxième guerre mondiale, et s’être opposé à des législations pour prévenir le lynchage des noirs américains.

La seconde Guerre Mondiale

Dans les années 1930, les États-Unis sont dans une logique isolationniste et non-interventionniste, la priorité est portée sur l’amélioration de la situation à l’intérieur du pays. Les États-Unis sont neutres pendant le début de la guerre, et l’opinion publique en faveur d’une position isolationniste. Au cours de la guerre, l’opinion publique américaine tourne de plus en plus en faveur d’une intervention militaire pour soutenir le Royaume-Uni et la France. Les États-Unis commencent progressivement à se préparer à entrer en guerre en grossissant les rangs de l’armée et en soutenant les Alliés par des ventes d’armes, et entrent en guerre en décembre 1941 après l’attaque de Pearl Harbor par le Japon.

Roosevelt, qui correspond déjà très régulièrement avec Churchill, se coordonne avec les leaders des Alliés: Winston Churchill au Royaume-Uni, Joseph Staline en Union Soviétique, et Tchang Kaï-chek en Chine, pour vaincre les pays de l’Axe en commençant par l’Allemagne. Roosevelt décède en avril 1944 , 3 mois après le début de son 4e mandat et quelques mois avant la capitulation des pays de l’Axe. C’est son vice-président Harry Truman qui lui succède, pour coordonner les grands événements de la fin de la guerre: le débarquement en Normandie et la libération des territoires occupés, l’utilisation des bombes atomiques pour accélérer la capitulation du Japon, le plan Marshall pour reconstruire l’Europe de l’Ouest, et la doctrine Truman pour combattre le communisme.

Vue depuis le Washington Monument – devant le bassin: mémorial de la seconde guerre mondiale, derrière le bassin: mémorial de Lincoln

Le mémorial de la seconde Guerre Mondiale, inauguré par George Bush en 2004, se trouve en contrebas du Washington Monument. Ce monument de forme ovale est constitué d’un bassin avec des fontaines bienvenues pour apporter un peu d’air frais entouré de 56 piliers portant chacun le nom d’un état ou d’un territoire et de deux arcs de triomphe diamétralement opposés portant le nom des deux océans qui bordent le continent Nord Américain: Atlantique et Pacifique.

Jets d’eau du mémorial de la seconde guerre mondiale surplombés par le Washington Monument.

Histoire des États-Unis à travers les monuments du National Mall

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les événements et protagonistes commémorés au National Mall.

May 1 – La guerre de Sécession

Abraham Lincoln (1809-1865) et la guerre de Sécession (1861-1865)

Abraham Lincoln est né dans la pauvreté, il parvient à devenir avocat et commence sa carrière politique en Illinois. Il est un fervent défendeur de l’abolition de l’esclavage et est élu président des États-Unis en 1860. Il est président pendant l’intégralité de la guerre de Sécession (1861-1865) ou comme les américains l’appellent: la guerre civile.

La cause principale de la guerre de Sécession est un désaccord sur l’abolition de l’esclavage. Les états de l’Union (les Nordistes) menés par Abraham Lincoln défendent l’abolition de l’esclavage, alors que les états de la Confédération (les Sudistes) menés pas Jefferson Davis défendent l’esclavagisme. La victoire de Lincoln pour la présidence des États-Unis provoque une première sécession de sept états du Sud en 1960, sur un total de 36 états composant les États-Unis à l’époque (carte). La mobilisation d’une armée de volontaires dans chaque état de l’Union pour contrer la rébellion des états du Sud provoque le ralliement de quatre états supplémentaires à la Confédération.

Les batailles les plus décisives ont lieu en 1963 et 1964 et opposent les troupes de Robert E. Lee combattant pour la Confédération et celles de Ulysses Grant défendant l’Union. Les troupes de l’Union gagnent progressivement du terrain dans le Mississippi, la Virginie, la Géorgie, et Lee est forcé de se rendre face au général Grant lors de la bataille d’Appomattox en Virginie le 9 avril 1865. La guerre de Sécession a provoqué la mort de 360,000 nordistes et 260,000 sudistes, et un nombre indéterminé de victimes civiles, ce qui en fait la guerre la plus meurtrière qu’aient connue les États-Unis à ce jour. La victoire de l’Union met fin à l’esclavage aux États-Unis, mais ne garantit cependant pas l’égalité entre les anciens esclaves et leurs descendants, et le reste de la population.

Le Lincoln Memorial est bien visible sur le National Mall, étant dans l’alignement du Capitole et du Washington Monument. Ce monument de style gréco-romain à la gloire des vainqueurs de la guerre de sécession abrite une énorme statue de Lincoln trônant dans un fauteuil. Une inscription est gravée au-dessus de la statue: « In this temple as in the hearts of the people for whom he saved the Union, the memory of Abraham Lincoln is enshrined forever. », signifiant: « Dans ce temple comme dans le cœur du peuple pour qui il sauva l’Union, la mémoire d’Abraham Lincoln est conservée pour toujours. »

Deux discours de Lincoln sont aussi inscrits sur les murs de part et d’autre de la statue: le discours de Gettysburg et le deuxième discours inaugural en 1963 (https://www.nps.gov/linc/learn/historyculture/inscriptions.htm). Le discours de Gettysburg explique dans les grandes lignes la future politique de l’Union et Lincoln y déclare: « government of the people, by the people, for the people, shall not perish from the earth » (le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, ne disparaitra pas de la Terre). Pendant le discours inaugural de sa réélection, il explique comment il souhaite réunifier les États-Unis. Lincoln n’aura cependant pas le temps de mettre ses projets en pratique, il est assassiné quelques mois après le début de son deuxième mandat par un sympathisant de la Confédération.

Lincoln Memorial
Vue du National Mall depuis les marches du Lincoln Memorial
Lincoln Memorial
En haut des marches du Lincoln Monument, lieu d’où Martin Luther King Jr prononça son célèbre discours « I HAVE A DREAM » lors de la marche pour l’emploi et la liberté le 28 août 1963.

Histoire des États-Unis à travers les monuments du National Mall

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les événements et protagonistes commémorés au National Mall.

May 1 – Les débuts de la démocratie états-unienne

George Washington (1732-1799) – 1er président des États-Unis (1789-1797)

George Washington vient d’une riche famille de planteurs de Virginie. Il a joué un rôle majeur dans la guerre d’indépendance. En 1775, le congrès le désigne commandant en chef de l’armée Continentale (constituée de colons européens) pour combattre les Anglais. En 1781, aidé des Français qui ne perdent pas une occasion de se battre contre les Anglais, il gagne une bataille majeure à Yorktown, et en 1783 les colonies gagnent leur indépendance. Il joue également un rôle majeur dans l’avènement de la Constitution. Le 30 avril 1789 il est élu premier président des États-Unis à l’unanimité par le collège électoral et il est réélu pour un deuxième mandats jusqu’en 1797.

La capitale, Washington, a été nommée en son honneur, ainsi que l’état de Washington situé à l’extrême Nord-Ouest du pays. Le Washington Monument est une grande obélisque placée au centre du National Mall et dont la construction a été achevée en 1884. À l’époque, c’était le plus haut bâtiment au monde, culminant à 555 pieds et 5.125 pouces (169 mètres). Trois carrières différentes, deux proches de Baltimore et une dans le Massachusetts, ont été utilisées pour approvisionner le chantier en blocs de pierre, dont les légères variations de couleur se voient encore aujourd’hui.

Signature de la constitution (17 septembre 1787)

L’étang des jardins de la Constitution abrite une petite île, accessible par un pont en bois et sur laquelle un monument porte les noms, professions et signatures des 56 signataires de la constitution des États-Unis. La constitution a été signée le 17 septembre 1787 à Philadelphie puis ratifiée le 21 juin 1788. Il y avait peu de monde sur l’île, c’est un endroit calme où on peut s’asseoir à l’ombre des arbres.

Étang des jardins de la Constitution
Washington Monument surplombant l’île de la Constitution

« We the People of the United States, in Order to form a more perfect Union, establish Justice, insure domestic Tranquility, provide for the common defense, promote the general Welfare, and secure the Blessings of Liberty to ourselves and our Posterity, do ordain and establish this Constitution for the United States of America. »

Le préambule de la constitution ci-dessus explique les grandes lignes du document à suivre: « Nous le Peuple des États-Unis, pour former une Union plus parfaite, établir la justice, assurer la tranquillité du quotidien, fournir une défense commune, promouvoir le bien-être général, et sécuriser les bienfaits de la liberté pour nous et pour notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d’Amérique. »

Petit pont d’accès à l’île de la Constitution
En mémoire des 56 signataires de la déclaration d’indépendance
*
un cadeau de l’administration du bicentenaire de la révolution Américaine 1976
Au CONGRÈS, 4 juillet 1776. La déclaration unanime des 13 États-Unis d’Amérique.
Chaque signataire a un bloc de granite dédié sur lequel sont gravés son nom, sa profession, et sa signature. Les signataires sont regroupés par état. Ici on peut voir l’inscription au sol « Pennsylvania ».
Les signataires du Massachusetts. On peut lire le nom de John Adams, figure de l’indépendance dans le Massachusetts, dont j’aurai l’occasion de reparler plus en détail dans un future article sur le Freedom Trail de Boston.

Thomas Jefferson (1743-1826) – 3e président des États-Unis (1801-1809)

Thomas Jefferson est le principal auteur de la déclaration d’indépendance (1776). Il est né en 1743 dans une plantation de Virginie comme George Washington. Il exerce comme secrétaire d’état pendant une partie la présidence de Washington et occupe le rôle de ministre pour la France. Après le consensus pour l’indépendance, l’échiquier politique commence à se diviser, notamment sur la question de la révolution française, et Jefferson devient le leader des Républicains qui supportent la révolution française. Perdant aux élections de 1796, il est élu de justesse en 1800 et commence sa présidence en 1801. Supportant la souveraineté des états plutôt qu’un pouvoir fédéral fort, il fait de larges coupes budgétaires et supprime ou diminue un certain nombre de taxes.

Thomas Jefferson Monument

Jefferson étend également les territoires contrôlés par les États-Unis vers l’Ouest en achetant la Louisiane à Napoléon en 1803 pour 15 millions de dollars de l’époque. En 1803, le territoire de Louisiane est immense, beaucoup plus grand que l’état de Louisiane actuel, et recouvre en totalité ou en partie plus de 15 états actuels (lien vers l’article de l’ambassade de France qui montre une carte). Ce territoire s’étend à l’Ouest des treize états fondateurs sur plus de deux millions de kilomètres carrés, jusqu’au Canada au Nord et aux montagnes Rocheuses à l’Ouest.

Le monument Thomas Jefferson est en rénovation et c’était la fin de notre circuit. Nous ne sommes donc pas entrés à l’intérieur, mais nous avons admiré de l’extérieur cette grande rotonde au bord du Tidal Basin.

Histoire des États-Unis à travers les monuments du National Mall

Cet article fait partie d’une série d’articles sur les événements et protagonistes commémorés au National Mall.