Aujourd’hui nous avons décidé de nous promener près de chez nous sans prendre la voiture. Si vous avez lu les articles précédents vous allez me dire que c’est ce qu’on fait en général et vous n’avez pas tort! Nous avons donc commencé par une étape très habituelle: le lac Churchill. Mais au lieu d’en faire le tour et de rentrer à la maison, nous avons choisi de continuer notre promenade le long de la berge Nord-Est du Little Seneca Creek jusqu’au Black Hill Regional Park.
Cette portion du cours d’eau s’élargit pour former un lac suite à la construction d’un barrage visant à établir une réserve d’eau potable. En aval du barrage, la rivière passe sous le Chesapeake and Ohio Canal puis se jette dans le Potomac.
Nous avions pris les jumelles et nous en avons profité pour observer la faune locale. Parmis nos observations, il y avait des Cardinaux qui sont facilement repérables à leur plumage rouge. Nous avons aussi suivi un pic, possiblement un Grand Pic. N’hésitez pas à me corriger pour l’identification dans les commentaires si la photo le permet! Le pic volait d’arbre en arbre pour trouver sa nourriture. J’ai pu le prendre en photo lorsqu’il s’est intéressé à un tronc mort tombé au sol. C’était assez impressionnant de voir le voir taper furieusement sur le bois pourri avec son bec et envoyer des copeaux de bois dans tous les sens. C’est le deuxième pic qu’on voit faire ça, ces tronc morts doivent regorger d’insectes bien juteux!
Les nuages se sont fait de plus en plus rares au cours de l’après-midi. Les tortues en ont profité pour sortir de l’eau et s’aligner en brochette sur les troncs d’arbre partiellement immergés dans le lac pour se faire rotir au soleil. Pour les voir de plus près nous avons quitté le chemin et nous sommes approchés de la berge à travers les buissons. En retournant vers le chemin nous avons aperçu une biche camouflée entre les branches.
Pour compléter cette boucle d’une petite dizaine de kilomètres, nous avons coupé en suivant la route et la journée s’est terminée par une belle averse assortie d’un double arc-en-ciel!
En ce moment, c’est le printemps! Les bourgeons des arbres ont grossi mais les feuilles ne sont pas encore sorties. Par contre les fleurs sont déjà ouvertes et colorent la nature après les tons plus ternes de l’hiver. La nature s’éveille au chant des oiseaux et au bourdonnement des insectes.
Après notre promenade au Jug Bay Wetlands Sanctuary, nous nous sommes arrêtés à Washington sur le National Mall, où nous avions passé un après-midi l’année dernière pour voir la Maison Blanche et le Capitole. Cette fois-ci nous voulons voir les cerisiers autour du Tidal Basin. Contrairement à notre première excursion, lors de laquelle nous étions quasiment tout seuls au milieu du National Mall sous un soleil de plomb, cette fois-ci nous avons bataillé dans les embouteillages et pour trouver une place où se garer.
Après un créneau serré, nous nous dirigeons directement vers le Tidal Basin, assailli par les visiteurs pour le Cherry Blossom Festival, qui a lieu de mi-mars à mi-avril.
Brève histoire des cerisiers du National Mall
En 1885 la journaliste Eliza Scidmore propose de planter des cerisiers au bord du fleuve Potomac à la suite d’un voyage a Japon. En 1906 David Fairchild plante plusieurs cerisiers dans sa propriété située dans le Maryland pour tester si les cerisiers sont adaptés au climat local. Suite au succès de cette expérience, la famille Fairchild encourage la plantation de cerisiers dans la région. Ceci encourage également Eliza Scidmore à réitérer son idée de planter des cerisiers sur le National Mall auprès des autorités en 1909. La première dame Helen Taft reçoit l’idée favorablement et soutient Eliza Scidmore. Jokichi Takamine, un chimiste japonais de passage à Washington DC, a vent du projet. Il propose une donation de 2,000 cerisiers et obtient le soutient du maire du Tokyo.
En décembre 1909 les arbres arrivent à Seattle et début janvier à Washinton DC. Malheureusement ils sont infestés d’insectes et malades, et doivent être brûlés. Le maire de Tokyo Yukio Ozaki propose alors une seconde donation de 3,020 cerisiers qui arrivent fin mars 1912 à Washington DC. La première dame Helen Taft et la femme de l’ambassadeur du Japon Viscountess Chinda plantèrent les deux premiers cerisiers sur les berges du Tidal Basin.
Cela initia des relations amicales assorties de cadeaux réciproques entre les deux nations. En 1965, le gouvernement japonais fit une autre donation de 3,800 cerisiers Yoshino, qui sont maintentant plantés autour du Washington Monument. Les Washingtoniens tiennent particulièrement à la préservation des cerisiers. En 1938, les plans du Jefferson Memorial prévoyaient d’empiéter sur la zone des cerisiers. Dans un dernier effort pour tenter d’empêcher l’abattage programmé des cerisiers après de nombreuses manifestations, Eleanor “Cissy” Patterson, propriétaire du journal Washington Times-Herald, mena la rébellion des cerisiers pendant laquelle un groupe de femmes s’enchaîna aux cerisiers en signe de protestation.
Aujourd’hui le parc habrite environ 3,800 cerisiers de 12 variétés différentes autour du Tidal Basin, du Washington Monument, et le long du fleuve Potomac. Selon la variété la couleur des fleurs varie de rose à blanche. Les variétés Yoshino et Kwanzan sont maintenant les plus communes dans la capitale. Les cerisiers plantés au bord du Tidal Basin sont majoritairement de la variété Yoshino, leurs fleurs blanches donne cet effet de nuage autour du bassin. La variété Kwanzan donne des fleurs roses qui éclosent environ 15 jours après les fleurs des cerisiers Yoshino. Les orticulteurs continuent de prélever des boutures et de planter de nouveaux cerisiers pour assurer la continuité des espèces présentes sur le National Mall.
Vers le Washington Monument
Washington Monument vu depuis la 17th Street
Vers le Tidal Basin
Cormoran pêchant devant les cerisiers en fleurs du Tidal Basin
À Germantown
Les cerisiers du National Mall sont les plus connus, mais on peut aussi voir des cerisiers dans toute la région autours de Washington DC, jusqu’au pied de mon immeuble!
Aujourd’hui, nous avons décidé de faire une sortie un peu plus longue et de nous rapprocher de la mer. Nous avons donc contourné Washington DC pour nous rendre au Jug Bay Wetlands Sanctuary. Cette réserve naturelle est située sur la rive gauche de la Patuxent River et est suffisamment proche de l’embouchure pour ressentir l’influence des marées et pour que l’eau soit légèrement salée. À cet endroit, la rivière s’élargit et abrite des marais dans ses méandres peu profonds.
En amont, la Patuxent River contourne Washington DC par le Nord et passe à proximité du Patuxent Research Refuge où je m’étais rendue l’été dernier avec Amaury.
Belle grange vue depuis le chemin de terre menant au parking du Jug Bay Wetlands Sanctuary.
Après un rapide passage au centre d’accueil de la réserve naturelle, nous avons commencé notre balade par un chemin sur pilotis dans les joncs en bordure du marais, puis entre les arbres au racines submergées.
Notre balade se prolonge par un chemin qui s’avance à travers les marais et permet d’accéder à des plates-formes d’observation plus proches du fleuve. Il est presque midi, ce n’est donc pas forcément le meilleur moment de la journée pour observer la faune et notamment les oiseaux. Nous avons tout de même eu la chance de voir des balbuzards pêcheurs à la jumelle.
Ponton en bois menant à un abri d’observationPlate-formes de nidification (on en voit deux). Au premier plan: plate-forme vide. À l’arrière plan à gauche: plate-forme avec un nid sur lequel sont posés un balbuzard adulte et un ou plusieurs jeunes. À l’arrière plan, légèrement à droite: piliers où s’est posé un balbuzard adulte avec un poisson dans ses serres, peut-être à destination du nid avec les jeunes.Nid où sont posés les jeunes balbuzards.
Balbuzard adulte ayant pêché le poisson.Petit ponton menant à une plate-forme au milieu du marais. Nous n’avons malheureusement pas vu beaucoup d’oiseaux, mais de petites pousses vertes montre que l’hiver touche à sa fin!
Vue de la rive opposée de la Patuxent River.Vue vers l’aval du fleuve.Autre plate-forme de nidification où sont posés deux balbuzards adultes.Balbuzard pêcheur.
Nous continuons notre chemin davantage dans la forêt jusqu’à Otter Point. Il fait beau, le soleil chauffe bien lorsque nous ne sommes pas à l’ombre relative des arbres qui n’ont pas encore de feuilles. Dans les bras peu profonds de la rivière, de nombreux troncs ou branches d’arbre sont partiellement submergées, ce qui fait la joie des tortues! Elle s’accumulent sur les branches pour prendre le soleil et forment de véritables brochettes!
Au bord d’une petite rivière dans la forêt nous avons aussi vu plusieurs grenouilles bien camouflées. Nous avons ensuite terminé notre promenade en traversant les bois tapissés de petites fleurs blanches.
La journée n’est pas terminée! En ce moment les cerisiers sont en fleur, sur les chemin du retour nous nous sommes donc arrêtés à Washington pour aller voir les cerisiers sur le National Mall.