Nov 7 – Great Falls National Park

Louise est venue nous rendre visite au début du mois de novembre, avant de rentrer en France. C’est le week-end après les élections présidentielles 2020, expliquées dans une série d’articles parus récemment. Les résultats ne sont pas encore tombés pour tous les états, il n’est donc pas encore possible de départager Donald Trump et Joe Biden.

On a de la chance, le temps est splendide tout le week-end et la température dépasse les 20oC en milieu d’après-midi. C’est donc l’idéal pour découvrir les paysages environnants aux couleurs de l’automne et notamment le parc national de Great Falls, situé à environ trois quarts d’heure de chez nous, en Virginie. Proche du parc, d’énormes maisons entourées de vastes propriétés bordent la route, idéalement situées proche de Washington DC tout en étant hors de la ville.

Beaucoup de gens ont eu la même idée, les parkings du parc sont donc pleins, et l’accès au parc est limitée par les rangers. Nous activons donc le plan B: en amont des chutes d’eau, le Riverbend County Park donne aussi accès au fleuve Potomac et ses chemins rejoignent ceux du parc national. Cette balade jusqu’aux chutes le long du Potomac s’est avérée très agréable, voici quelques photos.

Balade jusqu’aux Great Falls

Propriété donnant sur le Potomac, côté Maryland

Le fleuve Potomac est très calme, comme un lac. Il s’écoule sans perturber la boue de son lit, le fond de la rivière est visible à travers l’eau claire. Soudain, des grognements et japements se font entendre, de plus en plus fort. On pense d’abord à des chiens en train de se disputer. Un grand plouf suivi d’un deuxième révèlent que deux raton-laveurs viennent de terminer leur querelle sous nos yeux ébahis.

Louise et Cyrus devant le barrage en amont des chutes.

The Great Falls

The Great Falls sur le fleuve Potomac

Oct 3 – Old Rag Mountain, VI

Après deux mois de procrastination et un mois d’attente, nous avons reçu notre canapé! C’est un canapé en forme de L qui peut facilement se transformer en lit. On a maintenant la capacité d’accueillir des invités sur plusieurs jours! Enfin… à condition que les gens puissent venir nous rendre visite.

Comme expliqué dans un article précédent, Amaury habite temporairement à proximité de Washington DC, il est donc l’un des rares à pouvoir venir. Les premier week-end qu’il a passé avec nous, nous sommes restés proche de Germantown, au Clopper Lake. En le ramenant au métro le dimanche soir, il me dit que l’une des randonnées qu’il aurait aimée faire est l’ascension de Old Rag Mountain dans le parc national de Shenandoah, en Virginie.

Au cours de la semaine, on se motive pour organiser la sortie. La randonnée est notée très fréquentée sur alltrails.com, on prévoit donc de partir tôt pour s’assurer une place sur le parking. Le samedi matin on quitte la maison avant 6h, on traverse une partie de la Virginie, et on arrive au parking du parc national vers 8h. Le parking est déjà plein et on est l’une des dernières voitures à avoir une place sur le parking secondaire. Les autres devront louer une place dans un des champs des propriétés environantes.

Nous voilà partis pour une boucle d’environ 16 km et 800 m de dénivelé pour atteindre le sommet de Old Rag Mountain, qui culmine à 3284 feets (1000 m) dans le massif des Blue Ridge Mountains, au cœur des Appalaches. Contrairement à la majorité des sommets des Blue Ridge Mountains, le sommet de Old Rag Mountain et la crête qui y mène sont hors de la forêt, ce qui dégage la vue sur les montagnes environnantes. Le chemin devient plus difficile au niveau de la crête et plusieurs passages nécessitent quelques pas d’escalade.

Attente d’environ 45 min pour passer le premier passage difficile, on en profite pour sortir le pain et le fromage et grignoter sous notre masque!

L’histoire des roches du Shenandoah National Park est complexe, certaines d’entre elles ayant traversé plusieurs cycles orogéniques (morcellement d’un continent, ouverture d’un océan, fermeture de cet océan, formation d’une chaine de montagnes, effondrement de cette chaine de montagnes et érosion, et ça recommence: morcellement du continent,…). Voici les principales étapes de l’histoire des Appalaches:

  • Les roches les plus anciennes témoignent de la formation d’une chaine de montage appelée Grenville, il y a environ 1.2-1.0 milliards d’années. Cette chaine de montagnes est ensuite érodée au fil des millions d’années.
  • Il y a environ 570 millions d’années, la région connait un volcanisme intense associé à l’ouverture d’un nouvel océan: le Iapetus. Les gneiss, les roches volcaniques, et les roches sédimentaires qu’on observe dans le Shenandoah National Park témoignent de cette histoire passée.
  • Il y a environ 350-300 millions d’années, la fermeture de l’océan Iapetus provoque la formation d’une chaine de montagne de taille équivalente à l’Himalaya aujourd’hui: la chaine Hercynienne. Le Massif Armoricain et le Massif Central en sont les témoins en France et les Appalaches en sont les restes aux États-Unis. Cette collision continentale permet de regrouper les continents en un méga-continent appelé la Pangée.
  • La Pangée se morcelle ensuite, notamment avec l’ouverture de l’Atlantique il y a environ 200 millions d’années.

On est donc en train de rendre visite à la chaine de montagnes cousine de mon Massif Armoricain natal!

On est au sommet, c’est l’heure de la pause pique-nique et d’une mini-sieste avant de redescendre.

Sept 21 – Joshua Tree National Park

Après ma randonnée dans le Ladder Canyon et le Painted Canyon, je retrouve la fraicheur de ma petite voiture climatisée pour faire route vers le Joshua Tree National Park.

Massif du Joshua Tree National Park devant lequel passe la Christopher Columbus Transcontinental Highway qui part de Los Angeles en Californie et traverse les États-Unis jusqu’à Jacksonville en Floride.

Sud du Joahua Tree National Park

Je suis entrée dans le parc du côté du Cottonwood Visitor Center pour remonter vers le Nord-Est à travers le parc. Il faisait trop chaud et j’étais un peu trop tard pour faire une randonnée. J’ai donc fait une visite à l’américaine: traversée du parc en voiture et arrêts avec petites balades sur des points ciblés.

Une bonne partie de la zone Sud du parc est sujette à des inondations massives et temporaires (flash flood). Ces inondations ne durent que peu de temps et l’eau est rapidement drainée en profondeur par le sable. La végétation de cette zone a développé des racines qui vont chercher l’eau en profondeur et dépend des flash flood pour sa floraison.

Pinyon Pines et Smokey Trees
Roches métamorphiques en arrière plan

La végétation de deux déserts est représentée au Joshua Tree National Park, celle du Mojave Desert dont l’arbre de Joshua fait partie, et celle du Colorado Desert avec le palmier natif de Californie. Lors de ma visite j’ai d’abord traversé une végétation de type Colorado Desert, puis Mojave Desert, pour terminer avec la cerise sur le gâteau: les Joshua Trees!

Smoke Tree
Végétation du Colorado desert
Ocotillo

Cholla Cactus Garden

Arch rock et Skull Rock

Conséquence de la subduction de la plaque tectonique Pacifique sous la plaque Nord Américaine, voici des monzo-granites en intrusion dans des pinto-gneiss. Petite explication: la subduction de la plaque Pacifique (croûte océanique) sous la plaque Nord Américaine (croûte continentale) provoque la formation d’une chaîne de montagnes. Les roches de la croûte sont soumises à des conditions de pression et de température élevées et sont métamorphisées, en gneiss par exemple (roches sombres sur les photos précédentes). Les granites (roches claires sur les photos suivantes) sont formés en profondeur par fusion de la croûte continentale. L’érosion de cette croûte continentale au cours du temps provoque l’apparition des granites à la surface.

Au milieu des blocs granitiques: des Joshua Trees!
Joshua Tree et Mojave Yucca pendant ma pause goûter
Première rencontre: un lièvre! Je me suis arrêtée au bord du chemin pour prendre des photos et il court droit vers moi…
… avant de s’arrêter…
… et de disparaitre dans les fourrés.
Juniper (arbre tout à gauche)
Un jeune Joshua Tree, de nouvelles branches se formeront à la prochaine floraison.
Deuxième rencontre: un chipmunck

Keys view

Devinez quelle structure géologique majeure est visible sur cette photo? Je parle de la forme / de l’ombre très allongée au milieu de la vallée. Un petit indice, j’en ai déjà parlé ici et .

Oui, bravo! C’est la faille de San Andreas! La structure au milieu de la vallée est le résultat du décalage entre les deux blocs de part et d’autre de la faille.

Les Joshua Trees!

Une vallée de Joshua Trees!

La plus grande concentration de Joshua tree se trouve dans le Joshua Tree National Park. Cet arbre pousse entre 400 et 1,800 mètres d’altitude et est menacé, comme beaucoup d’autres espèces, par le changement climatique en cours. En effet, les températures plus élevées décalent la population de Joshua Tree vers des altitudes plus élevées, ce qui tend à réduire la zone habitable de ces arbres. Pour en apprendre davantage sur cette espèce emblématique, voici la page officielle du parc national (en anglais).

Une forêt de Joshua Trees!

Hidden Valley

Cette vallée a été découverte au début du XXe siècle. L’entrée a été élargie en 1936 en utilisant des explosifs pour faciliter l’accès du bétail. La géographie de la vallée permet de garder facilement le bétail à l’abri des regards indiscrets. Les roches entourant la vallée créent des zones d’ombre, et sa forme en cuvette permet de garder l’humidité et ainsi de préserver une végétation plus abondante et moins adaptée à l’aridité, comme les Juniper et les Pinyon Pines. Cette végétation a tendance a rester proche des bords de la vallée, proche des blocs granitiques où l’humidité est plus abondante, tandis que les Joshua Tree se concentrent davantage au centre de la vallée.

Vue sur la Hidden Valley, d’une superficie d’environ 0.2 km2

Dernier coup d’œil avant le coucher du soleil

Cet article fait partie d’une série d’articles sur mon séjour à Palm Springs en Californie.