Me voilà de nouveau sur le Freedom Trail à Boston. Je l’avais déjà suivi il y a deux ans avec Pierrick. Je reprends ici quelques descriptions de l’article que j’avais consacré à cette excursion, en particulier pour les monuments du début de la promenade.
Le Freedom trail est une promenade à pied dans les vieux quartiers de Boston, qui mène à plusieurs lieux emblématiques du début de l’histoire des États-Unis. Le circuit est marqué au sol par une ligne de pavés rouges.
Boston Common et Massachusetts State House
Le Boston Common est le plus ancien parc public du pays, ouvert en 1634. Aujourd’hui le parc est prisé par les bostoniens pour prendre l’air les jours de beau temps. C’est ce que nous avons fait le dimanche après-midi après un brunch au Thornton’s Boston Breakfast and Lunch et avant d’aller prendre notre avion pour retourner à Washington.
Le Boston Common est dominé par la Massachusetts State House. La partie principale de ce bâtiment a été construite en 1798 et les deux ailes ont été ajoutées au XIXe siècle. Avant la construction des gratte-ciels, sa coupole dorée à la feuille par Paul Revere (important acteur de l’indépendance des États-Unis) dominait toute la ville. Dans la chambre des représentants se trouve la Sacred Cod, une morue en bois sculpté qui représente les richesses maritimes du Massachusetts.
La Park Street Church a été construite en 1809. William Lloyd Garrison (1805-1879) y prononça son premier discours anti-esclavagiste en 1829. En 1832 il fonda ensuite la New England Anti-slavery Society qui avait pour but d’informer la population sur les préjudices de l’esclavage et du racisme. Le Massachusetts est l’un des premiers états à déclarer l’esclavage illégal en 1783.
Lieux de culte et cimetières
Les tombes les plus anciennes du Old Granary Burial Ground (1660) sont ornées d’une tête de mort et d’os croisés symbolisant la mortalité du corps, et d’ailes symbolisant l’immortalité de l’âme. En Nouvelle-Angleterre les stèles peuvent aussi être ornées de têtes d’anges et d’un sablier ailée, symbolisant la fuite du temps.
Plusieurs acteurs de l’indépendance des États-Unis et notables de Boston reposent dans ce cimetière:
- Les signataires de la déclaration d’indépendance: Samuel Adam, John Hancock et Robert Treat Paine;
- Paul Revere, orfèvre, dentiste, et artisan ayant réalisé une gravure représentant le massacre de Boston, et connu pour sa fameuse chevauchée de minuit (détails plus bas);
- Peter Faneuil, marchand qui donna son nom au Faneuil Hall;
- Les cinq victimes du massacre de Boston.
La King’s Chapel est la première église anglicane (les autres églises étaient puritaines) établie à Boston en 1686. D’abord un batiment en bois, la construction en pierre est achevée en 1754. La cloche de l’église s’est fêlée en 1814. Une nouvelle cloche, encore utilisée de nos jours, a été remoulée par Paul Revere en 1816.
Ancienne mairie de Boston (Boston’s old City Hall)
L’ancienne mairie de Boston a accueilli le conseil municipal de 1865 à 1969.
Place à l’intersection de la Washington Street et de la School Street
Cette place est le lieu de deux bâtiments historiques, le Old Corner Bookstore et la Old South Meeting House, et d’un mémorial aux irlandais. Le Old Corner Bookstore est le plus vieux bâtiment commercial de Boston, construit en 1718. Il servit d’abord d’apothicairerie, puis de librairie en 1828, et est aujourd’hui repris par une chaine de restauration.
La Old South Meeting House, construite en 1729, est le lieu de réunions publiques en protestation contre le régime britannique de 1768 à 1775. Les patriotes (contre les Anglais) et les loyalistes (loyaux au roi d’Angleterre) se retrouvaient là pour s’informer et débattre, pour protester contre le recrutement de marins dans la Navy, et pour commémorer le Massacre de Boston de 1770. Le 16 décembre 1773, plus de 5000 personnes se sont réunies dans la Old South Meeting House pour débattre de l’impôt sur le thé. Face à l’impossibilité de s’entendre sur un compromis, Samuel Adams y a donné le signal qui a provoqué la Boston Tea Party. Les Fils de la Liberté sont partis de la Old South Meeting House vers le quai Griffin et ont déversé dans le port de Boston 342 coffres de thé importés par la companie des Indes Orientales, en signe de protestation contre les taxes imposées par la couronne d’Angleterre.
La famine sévit en Irlande de 1845 à 1852. Elle est due à l’apparition du mildiou sur l’île, une maladie qui dévaste les cultures de pomme de terre, nourriture de base pour de nombreux irlandais. Pendant cette période, deux millions d’irlandais désespérés embarquent pour le Nouveau Monde dans l’espoir d’une vie meilleure. Au cours de la seule année 1847, 37000 réfugiés irlandais débarquent à Boston où ils sont rejetés par les « natifs » (émigrés de 2e génération ou plus).
Old State House et le massacre de Boston
La Old State House occupait un rôle central avant l’indépendance des États-Unis en 1776. C’est là qu’ont eu lieu les débats sur les taxes anglaises, et la déclaration d’indépendance a été lue publiquement pour la première fois depuis le balcon le 18 juillet 1776. C’est aussi devant ce bâtiment qu’a eu lieu le massacre de Boston le 5 mars 1770. Face à plusieurs centaines de manifestants hostiles, des soldats britanniques ont tiré sur la foule. Au total 5 personnes ont été tuées et 6 blessées. L’événement a été grossi pour augmenter le ressentiment des colons contre la domination anglaise et les lourdes taxes imposées aux colonies américaines.
Faneuil Hall et Quincy Market
Le Faneuil Hall, constuit en 1742, était un lieu d’expression publique et de contestation pendant la période précédant l’indépendance. Le Quincy Market est un marché couvert, et aujourd’hui un lieu touristique habritant de nombreuses échoppes où l’on peut déguster toutes sortes de cuisines.
Quartier de North End
Aujourd’hui quartier italien de boston, North End a été façonné par plusieures vagues d’immigration. Au XVIIIe siècle, c’est un quartier huppé habité par les notables de la ville. Après la révolution et l’indépendance (1776), les notables partent vivre ailleurs et sont remplacés par des immigrants anglais et allemands. Les irlandais commencent à s’installer dans les années 1820 et deviennent majoritaires dans les années 1850 suite à la grande famine qui pousse de nombreux irlandais à traverser l’Atlantique dans l’espoir d’une vie meilleure. La surpopulation du quartier et les conditions sanitaires déplorable sont la source d’épidémies meurtrières.
Après la guerre de Sécession (1861-1865), une nouvelle vague d’immagration de russes, juifs polonais, italiens, puis portuguais forme des ilôts de population d’origines différentes. La population d’origine italienne se fait de plus en plus prédominante jusqu’à atteindre 90% de la population totale dans les années 1920. Dans les années 1930, la population commence à décliner et les immigrants vont se loger dans d’autres quartier. Aujourd’hui le prix des logements est prohibitif et le quartier est devenu très touristique.
La maison de Paul Revere est située dans le quartier de North End. Construite vers 1680, et ayant appartenu à Paul Revere de 1770 à 1800, c’est le plus vieux bâtiment du centre-ville de Boston ayant survécu jusqu’à nos jours.
Fils de hugenots français, Paul Revere est l’un des meilleurs horfèvres de la ville. Il possède sa propre fondrie dans laquelle il produit de la poudre à canon, des balles, des canons, des poëles, et des cloches dont certaines sont encore utilisées aujourd’hui. Il est aussi activiste pour l’indépendance des États-Unis. Son statut d’artisan l’aide à rallier la population à sa cause. Il devient le leader des Fils de la Liberté (Sons of Liberty), une organisation politique clandestine défendant les droits des colons et se battant contre les taxes imposées par la couronne britannique. Les Sons of Liberty ont aidé à l’organisation de la Boston Tea Party (16 décembre 1773), après laquelle, suite à seulement quelques heures de sommeil, Paul Revere est parti à cheval au milieu de la nuit pour porter les nouvelles de Boston à New York et Philadelphie.
C’est aussi de cette maison que Paul Revere est parti pour une autre chevauchée nocturne. Au printemps 1775 les Anglais perdent patience face à la résistance américaine qui proteste contre des taxes trop élevées, notamment sur le thé. Le 18 avril 1775, le général Thomas Gage organise un raid nocturne dans les dépôts de Lexington et Concord pour confisquer les armes des colons rebelles. Avertis par des espions, l’arrivée des Anglais par la mer puis la Charles River est signalée aux rebelles par deux lanternes au clocher de la Old North Church. Paul Revere et William Dawes partent à cheval à travers la nuit (la fameuse chevauchée de minuit) pour avertir Samuel Adams et John Hancock à Lexington et leur donner suffisamment de temps pour se préparer à combattre les Anglais.
Old North Church est la plus vieille église de Boston. Son clocher a été utilisé pour faire des signaux lumineux à l’aide de lanternes le 18 avril 1775 pour prévenir les patriotes de l’arrivée de l’armée anglaise. Le mot d’ordre était “One if by land, two if by sea” (une lanterne si l’armée arrive par les terres et deux si elle arrive par la mer). C’est cet événement qui marque le début de la Guerre d’Indépendance (19 avril 1775 – 3 septembre 1783).
Quartier de Charlestown
Après la traversée de la Charles River près de son embouchure au niveau des écluses, nous nous retrouvons dans le quartier calme et résidentiel de Charlestown. Un peu pressés par le temps, nous modifions notre trajet pour finir au port. Nous gravissons donc d’abord la colline sur laquelle est perché le Bunker Hill Monument et au pied duquel se termine le Freedom Trail.
Le monument de Bunker Hill commémore la bataille du même nom. Bien que les colons aient été vaincus, il fallut plus de 3000 soldats britanniques pour venir à bout de la milice coloniale. Cette bataille a montré la capacité des forces coloniales à se battre contre l’armée britannique. La première pierre de cette obélisque en granite a été posé par le Marquis De Lafayette pour le 50e anniversaire de la bataille, et le monument de 67 mètres de haut a été achevé en 1842.
Port de Boston
Nous descendons ensuite vers le port avec ses rails à éviter pour ne pas se tordre les pieds et ses cales de radoub. Il se fait tard et le musée de l’USS Constitution est déjà fermé, mais on peut tout de même admirer le bateau amarré au quai.
Retour vers le quartier de Waterfront
Le bateau qui doit nous ramener vers le quartier de Waterfront où nous retrouvons Caleb et Katie est tout au bout du quai. N’ayant pas vérifié les horaires avant, on ne se doute pas qu’il est sur le point de partir et il quitte le quai sous notre nez. Le suivant est dans 30 minutes, juste le temps de boire une bière avec vue sur la baie à la terrasse de The Anchor.