Pour ce deuxième week-end de découverte du Nord-Est des États-Unis, nous avons décidé d’explorer le Nord de l’état de New York (upstate New York pour les locaux): le Lac Ontario, les chutes du Niagara et la région des Finger Lakes. Depuis chez moi il faut traverser presque tout le Massachusetts et l’état de New York, soit environ 7 heures de route, pour rejoindre les chutes du Niagara.
Voyage vers les chutes du Niagara
La traversée du Massachusetts se fait principalement à travers des forêts de feuillus et de conifères. Les paysages deviennent un peu plus variés lorsqu’on arrive dans l’état de New York avec des fermes et davantage de cultures. Proches du Lac Ontario, nous sommes sortis de l’autoroute pour suivre une route plus proche du lac. La présence du lac crée un micro-climat plus tempéré et permet la culture d’arbres fruitiers.
Rouler à travers la campagne nous a aussi donné un aperçu du type d’habitation de la région. La majorité des habitations proches des bourgs ressemblent à celle qu’on peut voir vers Worcester, en bois avec un ou deux étages. Dans la campagne beaucoup de maisons sont de plein pied, certaines ressemblent à des bungalows, peut-être un peu plus grand que ce qu’on peut voir dans des campings français, mais pas beaucoup plus. Et parfois à côté il y a un énorme camping car quasiment plus grand que la maison! Une autre option est le trailer, c’est une remorque qui ressemble à un camping-car mais qui s’accroche sur la plate-forme d’un pickup.
Le long du lac on trouve aussi d’énormes villas de toutes les formes et toutes les couleurs, dont une partie sont probablement des maisons de vacances. Et certaines ont le luxe de se payer des briques ou des pierres. C’était la fin de l’après-midi, mi-mai, et chacun faisait vrombir sa tondeuse dans son jardin!
Premières vues des chutes!
L’hôtel qu’on avait réservé à Niagara était à 5 minutes à pied des chutes, on a pu en avoir un premier aperçu dès notre arrivée! 🙂
Contrairement à l’image qu’on se fait habituellement des États-Unis et du Canada, le parc naturel est du côté américain et le « parc d’attraction » avec casinos et grands buildings est sur la rive canadienne.
En repartant, nous avons croisé le chemin d’un petit écureuil noir, difficile à capturer entre ses bons, le voici!
Niagara Falls by night
Passons maintenant à la culture culinaire! Les américains sont connus pour manger beaucoup de bœuf, et il serait dommage de passer à côté d’une steakhouse sans s’y essayer. Nous sommes donc allé au restaurant Center Cut à Lewiston pout déguster un bon steak. Et en promenade digestive, nous sommes retournés admirer les chutes éclairées de nuit!
American Falls
Après une bonne nuit, nous voilà repartis et prêts à admirer et photographier les cascades sous tous les angles, et même à aller prendre le bateau qui mène au pied des chutes avec le risque certain de se retrouver trempés. Malheureusement, le bateau ne part pas ce jour-là. Les chutes gèlent partiellement pendant l’hiver et apparement il est encore trop tôt dans la saison et des plaques de glaces peuvent encore arriver et endommager les bateaux, pourtant on en voit qui partent du côté canadien. Ne serait-ce pas plutôt un problème de rentabilité pendant la saison creuse? Ce n’est pas bien grave, de nombreuses autres options s’offrent à nous!
Les American Falls sont les chutes les moins hautes (entre 21 et 30 mètres) à cause des énormes blocs de roche accumulés à son pied et elles sont larges de 320 mètres.
Bridal Veil Falls American Falls
Cave of the winds
Avant de prendre l’ascenseur à travers la falaise pour arriver au pied des chutes, nous avons eu un petit historique des chutes du Niagara. Elle se sont formées il y a environ 12,000 ans, à la fin de la dernière glaciation lorsque les glaciers se sont retirés pour laisser place aux Grands Lacs. Les chutes ont depuis reculé d’une dizaine de kilomètres (en moyenne 90 cm par an) vers le Sud (Lake Erie). L’érosion est maintenant contrôlée et réduite à 30 cm par an en détournant une partie de la Niagara river vers des usines hydro-électriques. Les chutes sont situées sur la Niagara River qui relie le Lake Erie au Lake Ontario et le débit combiné moyen des cascades est d’environ 168,000 m3 par minute, ou 4.5 fois le débit moyen du Rhône à Lyon.
Les chutes du Niagara sont utilisées depuis le milieu du XVIIIe siècle par diverses industries pour leur puissance hydraulique, puis à partir de 1881 pour la production d’électricité pour une utilisation locale. En 1895 une usine de production de courant alternatif est en mesure de produre 75 MW distribués jusqu’à Buffalo situé à une trentaine de kilomètres. Pour cette raison Buffalo est une des premières villes des États-Unis à avoir un éclairage public électrique.
La construction de multiples usines hydro-électriques change complètement le paysage des chutes du Niagara et une partie de la population décide de se battre pour la préservation du site. En 1885 le Niagara Reservation est créée et commence à racheter progressivement les terres autour des chutes du Niagara pour limiter l’expension des usines et permettre l’accès au public. En 1903 la réserve est transformée en State Park. Depuis les usines hydro-électriques situées sur la falaise ont été relocalisées et des travaux de remblaiment ont été effectués afin de consolier la falaise du côté des American Falls et de distribuer l’eau de manière relativement homogène d’une berge à l’autre.
Aujourd’hui 50 à 75% de la Niagara River est détourné en amont des cascades dans d’énormes conduites d’eau souterraines pour la production d’électricité (au total 4.4 GW). Un accord a été signé avec le Canada pour maintenir un débit d’eau suffisant au niveau des chutes d’eau, notamment en journée et pendant la saison touristique. Un débit important est nécessaire pour obtenir la couleur turquoise de l’eau et préserver la beauté du site.
Horseshoe Falls
Les horseshoe Falls concentrent 90% du débit de la rivière, avec un débit moyen de 144,000 m3 par minute, et un maximum mesuré à 384,000 m3 par minute! Ces chutes sont hautes d’environ 50 mètres et larges de 790 mètres.
Aussi fou que cela puisse paraitre, depuis 1901 une quinzaine de personnes ont essayé de survivre à un plongeon dans les Horseshoe Falls équipées de protection variées. La première fût une institutrice dans un tonneau. Depuis certain y ont également survécu uniquement équipés d’un gilet de sauvetage et la survivante la plus âgée est une tortue de companie de 105 ans!
Le brouillard généré par la chute d’eau… … fait des arcs-en-ciel!
Three Sisters Islands
Le voyage se poursuit vers Old Fort niagara à l’embouchure de la Niagara River.